samedi 20 septembre 2014

Face à l'émancipation des femmes dans la société japonaise


Dans une société où les repères s'effritent, l'image traditionnelle de la femme japonaise est en pleine mutation. Même peu représentées en politique et peu reconnues dans le travail, les femmes trouvent leur propre voie pour se faire entendre.

Il reste toutefois de grande inégalités homme-femme. Elles ne représentent qu'un dixième des élus et si la moitié des femmes travaillent au Japon, elle ne sont là encore qu'un dixième à occuper les postes à responsabilité. Les femmes chefs d'entreprise font figure de perles rares. La promotion se fait surtout à l'ancienneté, mariage et maternité sont souvent synonymes de perte d'emploi ou tout du moins d'interruption de carrière. La société évolue tout de même, lentement mais sûrement, à l'image de la France.

Dans le Japon médiéval les femmes avaient presque plus de pouvoir et de liberté proportionnellement qu'aujourd'hui. Mais à la fin du XIXe siècle, le Code civil de 1898, calqué sur le code Napoléon, sanctionne alors un nouveau statut de la femme et la prive des droits de succession qu'elle pouvait avoir antérieurement. Le rôle de la femme comme mère est mis au service de la mobilisation nationale. Beaucoup de féministes japonaises de l'époque verront dans cette politique ségrégationniste un moyen de renforcer le statut de la femme dans la sphère publique. Parallèlement la Geisha, par le changement de régime de 1868, voit sa condition changer : certaines d'entre les eurent des liaisons, et devinrent par la suite les épouses des réformistes qui accédèrent à des fonctions importantes au sein du nouveau gouvernement. 

Au XXe siècle, il y a deux grandes périodes : le début du siècle avec la fondation de la revue "La Société des bas bleus" (seitôsha) en 1911, qui allait devenir une sorte de manifeste des droits de la femme. Puis le lendemain des luttes étudiantes de la fin des années 1960, avec une véritable émergence du féminisme nippon.

Dans les années 1990 on a cependant connu quelques régressions liées à la situation économique mais surtout au pouvoir très conservateur en place. Le combat des féministes japonaises a permis depuis de reprendre un peu de terrain.

Face à cette condition de la femme au Japon, la geisha est à la fois l'image d'un certain conservatisme mais aussi d'une immense liberté et de l'indépendance, à la fois traditionnelle et moderne, un paradoxe qu'elle incarne à merveille. A la fois enviée par les femmes et fantasmée par les hommes, elle représente à elle seule toutes les contradictions de la société japonaise contemporaine. 

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