samedi 29 novembre 2014

Au service de la propagande japonaise durant la deuxième guerre mondiale

Les Geishas ont été utilisées par la propagande japonaise durant le second conflit mondial dans des campagnes anti-américaines et anti-anglaises principalement. 

Dans la photo ci-dessus, qui date de 1941, on voit par exemple deux geishas se pincer le nez devant un magasine intitulé WC (oui c'est bien ce que vous pensez) et avec une photo du premier ministre britannique de l'époque (1940-1945) Sir Wiston Churchill. Churchill, homme à volonté et au courage exceptionnel, incarnait la résistance des anglais durant la guerre et était l'une des cibles principales des attaques de la propagande des forces de l'Axe qui l’égratignait notamment en le ridiculisant dans de nombreuses caricatures. 

Les geishas, symboles de la société traditionnelle japonaise se voyaient ainsi récupérées par les services de propagande ultra-nationaliste d'un Japon militarisé et nostalgique des anciennes valeurs de l'Empire.

On a vite oublié le côté sombre de cette sinistre période après guerre au Japon, mais 70 ans après de nombreux médias nippons bousculent l'auto-censure nationale pour ressortir des archives des documents et photos qui montrent à quel point la rupture était consommée entre le Japon et les occidentaux. 

lundi 3 novembre 2014

Exposition exceptionnelle à la Pinacothèque de Paris



Un événement culturel à ne pas manquer : si vous allez à Paris dans les prochaines semaines, précipitez-vous à la Pinacothèque de Paris qui présente, du 6 novembre 2014 au 15 février 2015, une sublime exposition intitulée "L'Art de l'amour au temps des Geishas".

Cette exposition est dans la continuité de la saison Art et Érotisme en Orient et de l'exposition Kâma-Sûtra qui a remportée un vif succès auprès du public.

Cette exposition d'exception, présente, à travers notamment de magnifiques estampes de l'époque, la culture érotique japonaise de l'époque d'Edo (1603-1867). C'est là une occasion unique de découvrir des pièces d'artistes nippons de toute beauté et de replonger dans les « images du monde flottant » et de l'érotisme de cet âge d'or japonais.

Ces œuvres d'arts mettent en avant des femmes dans différentes situations et lieux de l'époque (quartiers de plaisir, théâtre). La quintessence de l'hédonisme nippon est résumé dans ces estampes.
Les maîtres du genre ukiyo-e, dont le célèbre Katsushika Hokusai ont bien sûr toute leur place dans cette exposition.

 Amoureux du Japon ancien, je ne peux que vous inciter à visiter la Pinacothèque qui présentera ainsi plus de 200 gravures, dont certaines issues de collections particulières. A noter qu'une série d’œuvres contemporaines et de manga complètent cette exposition sur l'érotisme au Japon. A noter que l'exposition est déconseillée aux mineurs (ils voient bien pire à la télévision mais bon...).
Pour s'y rendre :

Pinacothèque 1
28, place de la Madeleine
75008 Paris

Les heures d'ouverture du musée :

Tous les jours de 10h30 à 18h30 (fermeture des salles à 18h15) sauf le mardi
Fermeture de la billetterie à 17h30.
Nocturnes les mercredis et les vendredis jusqu’à 20h30
Fermeture de la billetterie à 19h30.
Jours fériés de 14h à 18h30

samedi 20 septembre 2014

Face à l'émancipation des femmes dans la société japonaise


Dans une société où les repères s'effritent, l'image traditionnelle de la femme japonaise est en pleine mutation. Même peu représentées en politique et peu reconnues dans le travail, les femmes trouvent leur propre voie pour se faire entendre.

Il reste toutefois de grande inégalités homme-femme. Elles ne représentent qu'un dixième des élus et si la moitié des femmes travaillent au Japon, elle ne sont là encore qu'un dixième à occuper les postes à responsabilité. Les femmes chefs d'entreprise font figure de perles rares. La promotion se fait surtout à l'ancienneté, mariage et maternité sont souvent synonymes de perte d'emploi ou tout du moins d'interruption de carrière. La société évolue tout de même, lentement mais sûrement, à l'image de la France.

Dans le Japon médiéval les femmes avaient presque plus de pouvoir et de liberté proportionnellement qu'aujourd'hui. Mais à la fin du XIXe siècle, le Code civil de 1898, calqué sur le code Napoléon, sanctionne alors un nouveau statut de la femme et la prive des droits de succession qu'elle pouvait avoir antérieurement. Le rôle de la femme comme mère est mis au service de la mobilisation nationale. Beaucoup de féministes japonaises de l'époque verront dans cette politique ségrégationniste un moyen de renforcer le statut de la femme dans la sphère publique. Parallèlement la Geisha, par le changement de régime de 1868, voit sa condition changer : certaines d'entre les eurent des liaisons, et devinrent par la suite les épouses des réformistes qui accédèrent à des fonctions importantes au sein du nouveau gouvernement. 

Au XXe siècle, il y a deux grandes périodes : le début du siècle avec la fondation de la revue "La Société des bas bleus" (seitôsha) en 1911, qui allait devenir une sorte de manifeste des droits de la femme. Puis le lendemain des luttes étudiantes de la fin des années 1960, avec une véritable émergence du féminisme nippon.

Dans les années 1990 on a cependant connu quelques régressions liées à la situation économique mais surtout au pouvoir très conservateur en place. Le combat des féministes japonaises a permis depuis de reprendre un peu de terrain.

Face à cette condition de la femme au Japon, la geisha est à la fois l'image d'un certain conservatisme mais aussi d'une immense liberté et de l'indépendance, à la fois traditionnelle et moderne, un paradoxe qu'elle incarne à merveille. A la fois enviée par les femmes et fantasmée par les hommes, elle représente à elle seule toutes les contradictions de la société japonaise contemporaine. 

dimanche 1 juin 2014

Un événement unique à ne pas manquer à Tokyo


Avez-vous déjà fantasmé sur le monde des geisha ?  Comme il est assez rare pour le japonais moyen d'avoir l'occasion de se voir divertir par une geisha professionnelle, d'ailleurs beaucoup d'entre nous n'ont pas vraiment  idée de ce qui se passe dans les maisons de thé (de Ochaya) et les restaurants traditionnels (ryotei). Et bien le ryotei Miyakodori est venu avec un événement d'une journée appelé « Ozashiki Cafe» pour nous offrir un aperçu du monde caché de geisha!

Oui, pour une seule journée, le 21 Juin prochain, le ryotei situé dans le quartier de Asakusa à Tokyo ouvrira ses portes au public sur réservation préalable. Ozashiki en japonais est le mot qui désigne les chambres dans les maisons de thé et restaurants ryotei où les geisha divertissent les invités.

Pour 5000 yens (environ 40 €) par personne, les invités seront conviés à une séance d'une heure de chant et de danse réalisés par trois geisha professionnelles ainsi que l'expérience  de jeux uniques que les geisha ont l'habitude de jouer avec des invités : connus sous le nom d'Ozashiki-asobi ( littéralement, "salle de jeux" ). Les invités vont également déguster du thé traditionnel. Il y aura deux sessions tenues ce jour-là, une à 14 heures et l'autre à partir de 16 heures, avec une salle pour 20 personnes pour chaque session. Les réservations sont obligatoires, et avec le nombre limité de places disponibles, la session de 16 heures semble être déjà pleine.

Si vous êtes intéressé, demandes de renseignements et de réservation peuvent être effectuées directement à Miyakodori par les coordonnées ci-dessous, mais vous devez vous attendre que les sessions soient en japonais. Si vous êtes au Japon durant cette période, foncez, c'est une occasion unique de voir des geisha. Ce n'est pas tous les jours que vous pouvez passer du temps en compagnie d'une véritable geisha.

Adresse: 23.03.10 Asakusa , Taito -ku , Tokyo 111-0032
Tel : +81-3-3874-2175
Fermé le samedi et le dimanche
Accès : 10 min à pied de la ligne Ginza et de la station Asakusa Asakusa
5 min à pied de la station de Tsukuba express Asakusa
Site Web: http://asakusa-miyakodori.com/
Facebook page: https://www.facebook.com/asakusa.miyakodori

vendredi 2 mai 2014

La désastreuse campagne publicitaire d'Air France au Japon


Air France a essuyée de vives critiques au Japon et dans d'autres pays après sa dernière campagne publicitaire de promotion, qui se compose d'une série de 18 photos mettant en vedette des femmes occidentales habillées dans des tenues traditionnelles pour représenter les pays que la compagnie aérienne dessert. Elle dépeint ainsi  le Japon comme la terre des geishas.

La compagnie a été accusée par ses détracteurs d'utiliser des « stéréotypes racistes " et de mauvais goût. 
Les visuels, créés par les photographes argentins Sofia & Mauro, visaient à créer un effet de surprise en mélangeant patrimoine et modernité , tout en faisant écho le passé d'Air France en tant que spécialiste de l'affiche de renom. Ces clichés photos sont bien élégant , et certainement accrocheur , mais la photo représentant le Japon - avec cette énorme coiffe et ce modèle aux yeux d'acier - semble terriblement cliché, pour ne pas dire un peu dépassé. On aime les geishas sur ce blog, mais de grâce ne tombons pas dans la caricature. Ce qui est sûr c'est qu'Air France n'a pas voulu cela et ce serait bien passée de cette mauvaise publicité. Bon le meilleur moyen de se faire pardonner c'est de baisser les prix des billets d'avions pour Tokyo.