lundi 23 janvier 2012

Les maisons vertes, demeures des courtisanes japonaises



Les « maisons vertes » (seirō) faisaient référence à un terme chinois très ancien, qui désignait les demeures des dames de haut rang, dont les murs étaient recouverts d'une laque bleu-vert ; le mot évolua peu à peu pour signifier les maisons de courtisanes du Yoshiwara. On les appelaient aussi Maison de plaisirs car il s’agissait ni plus ni moins que de maisons closes.

L'Almanach des maisons vertes est un livre d'images de l'écrivain japonais Jippensha Ikku, illustré par le peintre ukiyo-e Utamaro, paru en 1804. Outre qu'il est le dernier livre qu'illustra Utamaro, qui devait mourir deux années plus tard, l'ouvrage est particulièrement connu en France au travers du livre d'Edmond de Goncourt, Outamaro, le peintre des maisons vertes.

Réalisés avec le plus grand soin, les deux volumes de L'Almanach des maisons vertes donnent, aux travers des illustrations d'Utamaro, une vision certes idéalisée, mais cependant très informative sur les règles et rites qui réglaient la vie des « maisons vertes », où demeuraient les oiran et autres courtisanes. Par ailleurs, le texte de Jippensha Ikku, grand spécialiste dessharebon (livres humoristiques portant sur la vie du Yoshiwara), décrit de façon vivante les grands moments qui scandent la vie des courtisanes comme celle de leurs clients.

L’écrivain japonais utilise ainsi son humour très particulier pour conter certains moments marquants de la vie des clients des « maisons vertes » : la première rencontre (très coûteuse lorsqu'on voulait approcher une courtisane de haut rang, mais au cours de laquelle il ne se passait rien, rien d'autre qu'une simple rencontre préliminaire), la punition infligée au client infidèle, risée de toute la maison, ou encore l'étude psychologique des courtisanes exposées derrière les barreaux.

Les maisons vertes étaient une institution dans le quartier des plaisirs et ont profondément marquées les esprits, y compris des japonais d’aujourd’hui.

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