Ce film de Kenji Mizoguchi qui date de 1952 est sans doute le plus beau film sur les courtisanes au Japon. L'histoire raconte comment O'Haru (interprété par la superbe Kinuyo Tanaka), née dans une famille pauvre, est servante dans un palais. Sa liaison avec un noble étant jugée indigne, elle est chassée de la ville avec sa famille. Elle donne un enfant à un seigneur dont la femme est stérile. De nouveau chassée, elle retourne chez sa famille. Sa réputation la poursuit, on ne veut plus d'elle comme servante. Pour survivre, elle va devenir femme galante.
Ardent défenseur de la cause des femmes, Mizoguchi dépeint un Japon médiéval où règne l'injustice des hommes. Construit sur un grand flash-back, le film captive par la beauté de son noir et blanc et par la précision implacable de ses cadres. Comme toujours, par la puissance de sa mise en scène, le génial réalisateur sait donner à l'histoire une intensité poignante. L'art de Mizoguchi est inimitable, il possède cette grâce secrète, ce mystère qui résiste au temps. Ses films sont de sombres diamants qui renferment toute la cruauté de l'âme humaine. Voici un extrait de ce chef-d'oeuvre du cinéma japonais :
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